Continuavo ad avere periodicamente crisi esistenziali caratterizzate da ansia, angoscia e depressione. Quelle crisi erano strettamente legate al grado di autoaccettazione che allora non era ancora forte né stabile; sono andate scemando man mano che cresceva la coscienza e aumentava l’autostima che, tradotta in termini politici, si chiama “orgoglio”.

Crisi dovute al confronto-scontro con quella maledetta normalità, quella linea retta, troppo retta, imposta a tutti ma che nessuno riesce o vuole percorrere, una linea retta introiettata, un sentimento incarnato che ci dice cosa è giusto e cosa è sbagliato, cosa si può e cosa non si può, cosa fa bene e cosa fa male, e alla fine le cose belle, quelle che soddisfano e rendono felici, risultano essere sempre quelle che fanno male. Scattava puntuamente il senso di colpa, il turbamento, l’angoscia tanto più profonda quanto più scarsa era la coscienza di sé. La coscienza è la base necessaria per un sano rapporto con il mondo e con se stessi: bisognerebbe partire da esa per un favoloso coming out. Oggi la pratica del coming out si è svuotata di tutto il suo potenziale rivoluzionario – della sua coscienza, appunto – diventando un puro atto estetico, senza quel supporto filosofico, politico o culturale che gli darebbe senso e consistenza. La coscienza del rapporto tra noi e loro, tra diversità e “normalità”, tra liberazione e oppressione è venuta a mancare completamente. Il percorso che ci ha portati qui è quasi completamente sconosciuto, come pure la nostra storia, la nostra esperienza. Molti sono convinti che la nostra liberazione sia partita da qualche stilista che ha inventato una particolare linea di mutande oppure che la libertà ci è stata concessa dalle discoteche, dalle saune o dall’happy hour, che il pride sia solo una sfilata di carri o, come dice un noto gay televisio, che il pride sia un mardi gras senza nessuna particolare valenza politica.

Padronanza di sé, autonomia, orgoglio significano coscienza, ovvero la chiarezza per poter superare i sensi di colpa, l’autocastrazione, e riprendersi la propria vita. Non è facile in un mondo piegato al mercato, massificato, sommerso da comunicazioni che rimandano continuamente a quella normalità assassina. Sono i valori e il senso di tutto quello che ci sta intorno, dalla politica alla pubblicità. Oggi non riusciamo più a dare senso alle nostre vite, al posto nostro lo fanno il profitto e il mercato. Sembra quasi che l’essere gay coincida con quello che indossi, con il locale che frequenti, con il luogo dove vai a villeggiare.

Per questo mi risulta difficile stabilire se essere se stessi fosse più difficile prima o adesso! Sicuramente prima lo era per delle cose, oggi per altre. Prima lo era per la negazione e la repressione diretta e immediata, per le difficoltà legate all’inizio travagliato della nostra storia, al fatto che ci stavamo manifestando a noi stessi prima ancora che al mondo. prima ci neutralizzavano nei lager, nei manicomi, nelle carceri mentre oggi si fa in modo che neutralizziamo da soli. Nonostante ci siano frocie, travestite e trans dappertutto, il livello di pregiudizio non sembra calato di molto, si continua infatti a essere uccise perché trans, picchiati perché gay, stuprate perché lesbiche, licenziati perché deboli, derisi perché diversi, additati, considerati anormali dai signori politicanti e dai padroni delle coscienze. Abbiamo una visione parziale delle cose, riflesso delle piccole realtà particolari in cui viviamo, forse più aperte e ospitali rispetto al quadro generale. Se è vero che le comunicazioni di massa hanno trasformato, condizionato, educato, non si capisce perché l’omofobia, il pregiudizio e il razzismo siano ancora così forti. Direi piuttosto che quei mezzi riportano i valori di chi li gestisce, cioè dei padroni, una parola quest’ultima passata di moda insieme a tante altre.

 Je vivais toujours, par périodes, des crises existentielles faites d’anxiété, d’angoisse et de dépression. Des crises étroitement liées à mon acceptation de moi-même, qui à ce moment-là n’était ni forte ni stable et qui ont diminué au fur et à mesure que ma prise de conscience et mon estime de moi, que l’on traduit en termes politiques par « fierté », grandissaient.

Ces crises étaient dues à la confrontation-collision avec cette maudite normalité, cette ligne droite, trop droite, qui est imposée à tout le monde mais que personne ne peut ni ne veut suivre, une ligne droite qu’on a assimilée, un sentiment intériorisé qui nous dit ce qui est bon ou mauvais, ce qu’on peut faire ou pas, ce qui fait du bien ou du mal ; or, au bout du compte, tout ce qui est bon et satisfaisant, tout ce qui rend heureux finit par faire mal. Régulièrement, la culpabilité, le trouble et l’angoisse se déclenchaient en moi, et l’angoisse était d’autant plus profonde que je manquais de conscience de moi. La conscience est la base nécessaire d’un rapport sain avec le monde et avec soi : c’est de là qu’il faudrait partir pour faire son coming-out en beauté. Aujourd’hui, la pratique du coming-out s’est vidée de tout son potentiel révolutionnaire – de sa conscience, justement – pour devenir un acte purement esthétique, privé du fondement philosophique, politique ou culturel qui lui donnerait du sens et de la consistance. La conscience du rapport entre eux et nous, entre différence et « normalité », entre libération et oppression nous fait totalement défaut. Le chemin qui nous a mené·es jusqu’ici nous est presque entièrement méconnu, tout comme notre histoire, notre expérience. Beaucoup sont persuadé·es que notre libération a commencé avec la création d’une ligne de caleçons par un styliste quelconque, que la liberté nous a été apportée par les discothèques, les saunas et les happy hour, que la marche des fiertés n’est qu’un défilé de chars ou, comme l’a dit un célèbre gay de la télé, un « carnaval » sans aucune valeur politique.

Pleine possession de soi, autonomie, fierté veulent dire conscience, c’est-à-dire la lucidité nécessaire pour surmonter la culpabilité, l’autocastration et pour se réapproprier sa vie. Ce n’est pas facile, dans un monde qui a été plié à la loi du marché, massifié, noyé sous les messages qui renvoient en permanence à cette normalité assassine. Ce sont les valeurs et le sens de tout ce qui nous entoure, de la politique à la publicité. On ne parvient plus à donner un sens à nos vies aujourd’hui, le profit et le marché le font à notre place. On dirait presque qu’être gay se mesure à la façon dont on s’habille, aux bars qu’on fréquente ou à nos destinations de vacances.

Voilà pourquoi je trouve que c’est difficile de dire si « être soi-même » était plus compliqué avant ou maintenant ! Sans doute qu’avant c’était dur par certains aspects et aujourd’hui par d’autres. Avant, c’était dur en raison de la négation, de la répression immédiate et directe, en raison des débuts tourmentés de notre histoire, parce que nous devions nous manifester à nous-mêmes avant de nous manifester au monde. Avant, on nous neutralisait dans des camps, des asiles, des prisons, aujourd’hui on fait en sorte que l’on se neutralise nous-mêmes. Il y a des gouines, des pédés, des travesti·es et des trans partout et pourtant les préjugés n’ont pas tellement diminué. On continue d’ailleurs d’être tué·es parce qu’on est trans, tabassés parce qu’on est gays, violées parce qu’on est lesbiennes, licencié·es parce qu’on est faibles, moqué·es parce qu’on est différent·es, pointé·es du doigt, considéré·es comme hors norme par ces messieurs de la politique et par les directeurs de conscience. Nous avons une vision partielle des choses, qui reflète les milieux restreints et particuliers dans lesquels nous vivons, sans doute plus ouverts et hospitaliers que le contexte général. Si les outils de communication de masse ont vraiment transformé, conditionné, éduqué, comment se fait-il que l’homophobie, les préjugés et le racisme soient encore si forts ? Il me semble plutôt que ces moyens de communication reflètent les valeurs de ceux qui les dirigent, à savoir les patrons – mot qui est aujourd’hui passé de mode, comme tant d’autres.