From La Leçon de ténèbres

Written in French by Léonor de Recondo

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Le 7 avril 1614, Domenikos a reçu l’extrême-onction. Depuis une semaine, il est alité. Les premiers jours de son agonie, l’agitation dans la maison a été à son comble. Maria, sa servante depuis plus de vingt ans, courait d’une pièce à l’autre effrayée par l’inéluctable qui se profilait. Jorge Manuel et sa femme se relayaient à son chevet. On avait interdit aux enfants d’approcher la chambre. Des amis passaient, on leur donnait des nouvelles.
Dieu ne l’a pas encore rappelé à lui, disait-on.
On attendait que son âme se détache de son corps, et elle prenait son temps. Le 7 avril, son état se dégrade brusquement. Elle a déserté presque l’intégralité de Domenikos, il ne reste que de minuscules lambeaux dans ses yeux.
Le dernier regard du peintre.

Il voit la terre rouge, ocre, sombre, or, poussiéreuse, pleine de graviers, de falaises escarpées, coiffées de ciels ardents, bleus, gris, violets, roses et orange au crépuscule depuis le muret du jardin.
La terre de Castille, le sol de Tolède d’où surgissent les ombres de Don Quichotte et Sancho Panza, de Jorge Manuel, de ses amis présents et imaginaires, compagnons d’une vie aussi réels, à cet instant, les uns que les autres. Ces quelques amitiés, qui ont su former des oasis verdoyantes dans son yermo.
Il voit les cyprès, il les a comptés de si nombreuses fois. Ces cyprès qui dessinent un chemin, qui le ponctuent de leur rectitude fière, qui sont comme un trait d’union entre la terre et le ciel, agrafes brunes entre l’ocre poudreux et le bleu profond.
Le regard navigue, clair et libre dans sa dernière envolée.

Domenikos ne sent pas les mains qui le touchent pour signifier leurs présences.
Domenikos n’entend pas les mots d’amour susurrés à son oreille.
Domenikos ne goûte pas le tissu imbibé d’eau posé régulièrement sur ses lèvres pour le désaltérer.
Domenikos voit.

Il voit la terre qui se transforme en mer. La mer perdue qui lui revient telle une immense vague qui submerge le paysage entier, la ville et ses églises, sa maison, l’atelier et ses toiles, et tous ceux qui y vivent.
Il est seul doucement transporté. L’onde est puissante sans être hostile. Elle le mène loin, là-bas aux confins de Candie. Il voit alors le port et sa forteresse qui le protège, les jeux avec ses amis d’enfance, la pêche, la Méditerranée, sa masse dans laquelle il plonge, son horizon déployé sans fin, et son regard qui s’y noie.
Il a le cœur au bord des yeux, il voit des bribes de visages, de soleil, de corps, des mouvements fugaces de vêtements, le vent qui fait plier la flore, les cloches qui battent le temps. Il voit des voix.
Le regard de Domenikos au gré des courants de sa mémoire est emporté.
Il vogue vers son dernier concert.

Combien de rivières profondes a-t-il déjà traversées ? Dans combien de forêts primaires s’est-il perdu ? Combien de pigments, d’huile de lin et de térébenthine a-t-il liés pour trouver la couleur, celle qui viendrait exprimer, imprégner le plus justement possible son dessin intérieur ? Combien de tentatives infructueuses avant de se livrer à la toile, avant de s’abandonner au regard de l’autre ?
Soixante-treize ans, la machine du corps l’a soutenu et porté, tandis que la machine de l’esprit l’engageait à poursuivre son unique et vain chemin, sa quête de singularité, son invention savamment appliquée par couches du plus clair au plus obscur.
Parce que la lumière vient du dedans, répétait-il encore.
Et aujourd’hui aussi, à cet instant, sans aucune réserve, son esprit s’illumine, malgré sa finitude.

Le regard de Domenikos surgit maintenant des flots, il est de retour. Croyiez-vous vraiment que plus jamais il ne se poserait sur ce sol mythique où a grandi Pâris ?
À présent, il voit tout. Rien n’échappe à la vision qu’il a de sa terre d’origine. Chaque animal, chaque arbre dans son intégralité pénètre son iris devenu monde, vaste monde.
Le regard fouille, il cherche.
Le regard s’attarde au gré des rafales et des paysages.
Il retrouve sans peine le chemin de la colline, il survole la petite église, il se souvient brièvement de la vipère, de Méduse, il voit la poussière jaune des chemins comme le fond d’une icône. Combien de feuilles d’or aura-t-il délicatement déposées dans sa vie ? Sa vie entière maintenant dans ses yeux. Rien n’a changé et tout est différent pourtant. Tout est plus brillant, plus éclatant, il n’est plus très loin.

Au détour d’un versant, elle est là.
Le regard s’inonde.
Ariana.
Elle n’a pas de luth, elle est adossée à un olivier, elle est exactement comme dans son souvenir. Ses souvenirs sont sa famille la plus proche, celle qui l’a accueilli à chaque tremblement, à chaque frayeur. Ce refuge connu de l’amour qui lui a permis d’être imprudent, de se risquer sans céder au vertige de l’orgueil.
Ariana porte un habit blanc noué à la taille par un lien de cuir, ses pieds sont nus, la couleur de ses bras est cuivrée, si douce, il le sait. Il la voit, nul besoin de la toucher.
Dans sa chevelure sombre s’est invité un iris violet. Sa senteur est aérienne. Il la voit, nul besoin de la sentir.

Il est tout proche du grain de la peau maintenant. Il s’est posé sur la joue, surface soudain immense, il la caresse d’un battement de cil. Mais, c’est à l’orée de la bouche qu’il veut être. C’est à la commissure qu’il passerait volontiers le restant de l’éternité. Au chaud de ses mots, au creux de sa voix. Nul besoin de l’entendre.

Couché dans le sourire d’Ariana, au mitan de ses lèvres, invisible aux autres, il laisse le ciel s’engouffrer une dernière fois sous sa paupière.

Published January 22, 2024
© Stock 2020

From La Leçon de ténèbres

Written in French by Léonor de Recondo


Translated into Italian by Igor Anicic

Il 7 aprile 1614, Domínikos ha ricevuto l’estrema unzione. È allettato da una settimana. Nei primi giorni della sua agonia, l’agitazione in casa ha raggiunto il culmine. Maria, che lo serve da oltre vent’anni, correva da una stanza all’altra, spaventata dall’imminenza dell’ineluttabile. Jorge Manuel e sua moglie si alternavano al capezzale. Ai bambini era vietato avvicinarsi alla stanza. Passavano degli amici, si davano loro notizie.
«Dio non l’ha ancora richiamato a sé» si diceva.
Si attendeva che l’anima gli si staccasse dal corpo, ma lei sembrava fare con comodo. Il 7 aprile, le sue condizioni sono bruscamente peggiorate. L’anima ha abbandonato Domínikos quasi del tutto, ne sono rimasti solo minuscoli brandelli negli occhi.
L’ultimo sguardo del pittore.

Vede la terra rossa, ocra, scura, oro, polverosa, piena di ghiaia, di ripide scogliere, sormontate da cieli ardenti, blu, grigi, violetti, rosa e arancioni al crepuscolo, dal muro del giardino.
La terra di Castiglia, il suolo di Toledo da cui sorgono le ombre di Don Chisciotte e Sancho Panza, di Jorge Manuel, degli amici presenti e immaginari, gli uni e gli altri tutti compagni di una vita così reale, in questo momento. Queste poche amicizie, che sono riuscite a creare oasi verdeggianti nel suo yermo.
Vede i cipressi, li ha contati così tante volte. Quei cipressi che disegnano un sentiero, che lo punteggiano con la loro fiera rettitudine, che fungono da legame tra la terra e il cielo, come grappe brunite tra l’ocra polverosa e il blu profondo.
Lo sguardo naviga, chiaro e libero nel suo ultimo volo.

Domínikos non sente le mani che lo toccano per suggerirgli la loro presenza.
Domínikos non ode le parole d’amore sussurrate al suo orecchio.
Domínikos non assapora l’acqua di cui è imbevuto il panno che gli viene regolarmente posato sulle labbra per dissetarlo.
Domínikos vede.

Vede la terra che si trasforma in mare. Il mare perduto che, tornando a lui come un’immensa onda, sommerge l’intero paesaggio, la città e le sue chiese, la sua casa, la bottega e le sue tele, e tutti coloro che vi abitano.
È solo, dolcemente trasportato. L’onda è potente ma non ostile. Lo conduce lontano, laggiù ai confini di Candia. Vede allora il porto e la fortezza che lo protegge, i giochi con gli amici d’infanzia, la pesca, il Mediterraneo, la sua massa in cui si immerge, l’orizzonte aperto, senza fine, e il suo sguardo che vi annega.
Con il cuore negli occhi, vede frammenti di volti, di sole, di corpi, fugaci movimenti di vestiti, il vento che piega la flora, le campane che battono il tempo. Vede le voci.
Lo sguardo di Domínikos è trasportato dalle correnti della memoria.
E naviga verso il suo ultimo concerto.

Quanti fiumi profondi ha già attraversato? In quante foreste vergini si è perduto? Quanti pigmenti, olio di lino e trementina ha combinato per trovare il colore, quello che avrebbe espresso, impregnato nel modo più fedele possibile il suo disegno interiore? Quanti tentativi infruttuosi prima di arrendersi alla tela, prima di abbandonarsi allo sguardo dell’altro?
Settantatré anni, la macchina del corpo l’ha sostenuto e trasportato, mentre la macchina dello spirito lo esortava a perseguire il suo unico e vanesio cammino, la sua ricerca di singolarità, la sua inventiva sapientemente applicata a strati, dal più chiaro al più scuro.
Perché la luce viene da dentro, si è ripetuto ancora una volta.
E oggi pure, in questo istante, senza alcuna riserva, il suo spirito s’illumina, malgrado la sua finitudine.

Lo sguardo di Domínikos si leva adesso dalle onde, e ritorna. Credete veramente che non si sarebbe mai più posato sulla mitica terra dov’è cresciuto Paride?
Ora vede tutto. Niente sfugge alla visione che ha della sua terra d’origine. Ogni animale, ogni albero nella sua interezza penetra la sua iride che è divenuta un mondo, un mondo immenso.
Lo sguardo fruga, cerca.
Lo sguardo si sofferma sulle folate e sui paesaggi.
Ritrova senza difficoltà il cammino verso la collina, sorvola la piccola chiesa, si ricorda brevemente della vipera, di Medusa, vede la polvere gialla dei sentieri come lo sfondo di un’icona. Quante foglie d’oro avrà delicatamente depositato nella sua vita? La sua vita intera adesso nei suoi occhi. Nulla è cambiato eppure tutto è diverso. Tutto è più brillante, più luminoso, non è più troppo lontano.

Ed eccola là, dietro la curva d’un pendio.
Lo sguardo s’inonda.
Arianna.
Non ha un liuto, è appoggiata a un ulivo, è esattamente come la ricorda. I ricordi sono la sua famiglia più stretta, quella che l’ha accolto a ogni tremore, a ogni spavento. Quel noto rifugio d’amore che gli ha permesso d’essere imprudente, di rischiare senza cedere alla vertigine dell’orgoglio.
Arianna porta un abito bianco legato in vita da una cintura di pelle, è scalza, il colore delle sue braccia è ramato, così dolce, lui lo sa. La vede, non c’è bisogno di toccarla.
Nella sua chioma scura fa capolino un’iris viola. Il suo profumo è aereo. La vede, non c’è bisogno di sentire il suo odore.

È vicinissimo alla grana della pelle adesso. Si è posato sulla sua guancia, superficie improvvisamente immensa, la accarezza con un battito di ciglia. Ma è agli angoli della bocca che vuole stare. È lì, nella commessura, che passerebbe volentieri il resto dell’eternità. Al caldo delle sue parole, nell’incavo della sua voce. Non c’è bisogno di udirla.

Sdraiato sul sorriso d’Arianna, tra le sue labbra, invisibile agli altri, lascia che il cielo gli scorra un’ultima volta sotto la palpebra.

Published January 22, 2024
© Léonor de Recondo

From لحن المراثي

Written in French by Léonor de Recondo


Translated into Arabic by Lina Bader

في السابع من نيسان/أبريل، تقبّل دومينيكوس آخر مسح بالزيت المقدس، فهو طريح الفراش منذ أسبوع. في الأيام الأولى لاحتضاره، كانت الجلبة في المنزل على أشدّها، وخادمته ماريا التي تعمل لديه منذ أكثر من عشرين سنة، كانت تجري من غرفة لأخرى مذعورة من حتمية القضاء الذي يتبدى لها. خورخيه مانويل وزوجته يتناوبان عند رأسه، ومنعا الأولاد من الاقتراب من الغرفة. بعض الأصدقاء كانوا يمرون للسؤال عن أخباره.
“لم يستدعه الرب إلى جواره بعد”، هذا ما كان يُقال.
كانوا بانتظار أن تنفصل روحه عن جسده، وكانت تأخذ وقتها. في السابع من أبريل، تدهورت حالته فجأة. غادرت الروح دومينيكوس بالكامل تقريباً، ولم يبقَ منها سوى شذرات صغيرة في عينيه.
نظرة الرسام الأخيرة.

يرى الأرض حمراء، قرميدية، داكنة، ذهبية، مغبرّة، يملأها الحصى والجروف الشاهقة، تعلوها عند سور الحديقة سماء بألوان الغسق المتوهجة: زرقاء، رمادية، بنفسجية، وردية، برتقالية.
تلوح من أرض قشتالة قشتالة: مملكة تاريخية سابقة تقع في المنطقة الوسطى من إسبانيا، اندمجت تدريجياً لتصبح مملكة إسبانيا. وتراب طليطلة طليطلة: مدينة إسبانية عاصمة منطقة قشتالة، عاش فيها الفنان دومينيكوس تيوتوبولوس الملقب بـ “الإغريقي”. أطياف دون كيشوت، وسانشو بانثاسانشو بانثا: الشخصية الروائية التي ترافق دون كيخوت في مغامراته ويحمل له الدرع.، وخورخيه مانويلخورخيه إيمانويل: (١٥٧٨-١٦٣١م) مهندس معماري ورسام. ابن الفنان دومينيكوس تيوتوكوبولوس. ولد في طليطلة.، أصدقاء الخيال والواقع، رفاق عمر حقيقيون حتى هذه اللحظة، هؤلاء وأولئك. تلك الصداقات القليلة التي شكّلت واحات خضراء في وحدته.
يرى أشجار سرو، أحصاها مرات عديدة. ترسم طريقاً مستقيماً بانتظام وشموخ، صلة وصل بين الأرض والسماء، كأنها مشابك بنيّة تصل الأحمر الغبش بالأزرق الكثيف.
تحلّق النظرة في طيرانها الأخير، صافية وحرة.

لا يشعر دومينيكوس بالأيدي التي تلمسه لتُشعره بوجودها.
لا يسمع كلمات الحب التي تُهمس في أذنه.
لا يستطعم ماء القماش المبلل الذي يوضع بانتظام على شفتيه لتسكين ظمأه.

دومينيكوس يرى.
يرى الأرض وقد صارت بحراً. بحره المفقود يعود إليه موجة هائلة تغمر المشهد كله: المدينة، كنائسها، منزله، المرسم، لوحاته، وكل من يعيش هنا.
وحيداً يُحمل برفق. الموجة قوية، لكنها ليست مخيفة. تأخذه بعيداً إلى تخوم كانديامملكة كانديا: أو دوقية كانديا وهو الاسم الرسمي لجزيرة كريت اليونانية عندما كانت تابعة لجمهورية البندقية من (١٢٠٥-١٦٩٦م) حين استولى عليها العثمانيون بعد حروب طويلة.، فيرى الميناء والحصن الذي يحميه، ألعاب رفاق الصبا، الصيادين، البحر المتوسط، مياهه التي يسبح فيها، أفقه الممتد إلى ما لا نهاية، وتغوص نظرته هناك.
قلبه عند حافة عينيه، يرى نتفاً من وجوه، من الشمس، من أجساد، يرى حركة ملابس خاطفة، الرياح تطوي الغطاء النباتي، الأجراس تقرع معلنة الوقت. يرى أصواتاً.
تستسلم نظرة دومينيكوس لأهواء تيارات الذاكرة.
ها هو يبحر باتجاه أمسيته الموسيقية الأخيرة.

كم نهر عميق اجتاز فيما مضى؟ كم غابة عذراء تاه فيها؟ كم من الصباغ وزيت الكتان والتربنتين مزج ليعثر على اللون، اللون الذي سيتولد، لكي يلوّن الرسم الكائن في داخله، ليعبّر عنه أحسن ما يمكن؟ كم من محاولة دون جدوى كان يجرّب، قبل أن ينكبّ فوق قماش اللوحة، وقبل أن يسلّمها لنظرة الآخرين؟
ثلاثة وسبعون عاماً، تسنده آلة الجسد وتحمله، بينما آلة الروح تجبره على متابعة طريقه العقيم الوحيد، وتلزمه بالبحث عن الفرادة والإبداع الذي كان يصنعه ببراعة، طبقة فوق طبقة، من اللون الفاتح إلى الداكن.

“ذلك لأن النور يأتي من الداخل”، كان لا يزال يردّد بينه وبين نفسه.
اليوم أيضاً، وفي هذه اللحظة، ذهنه يضيء كلياً، ولو أنه يميل نحو العدم.

تبرز نظرة دومينيكوس الآن من عباب المياه، وها هي عائدة. هل تصدقون حقاً أنها لن تقع بعد الآن على ذاك التراب الأسطوري الذي ترعرع فيه باريسباريس في الإلياذة ابن الملك بريام، وهو المتسبب بحرب طروادة عندما خطف هيلين زوجة ملك إسبارطة.؟
يرى الآن كل شيء. لا شيء يضيع من نظرته في أرض الأصول. كل دابّة، وكل شجرة، تنفذ كلياً إلى حدقته التي أضحت عالماً بحاله، عالماً شاسعاً.
النظرة تستقصي، النظرة تبحث.
تتوقف على هوى تقلبات الريح والمناظر.
عثر دون عناء على طريق الرابية، وحلّق فوق الكنيسة الصغيرة، تذكّر على نحو خاطف الأفعى ميدوسا، رأى تراب الدروب الصفراء، أشبه بخلفية أيقونة. كم رقاقة ذهبية ألصق بمهارة في حياته؟ حياته كلها في عينيه الآن. لا شيء تغير، لكن كل شيء مختلف. كل شيء أكثر بريقاً، أشدّ سطوعاً، ولم يعد نائياً.

عند منعطف أحد السفوح، كانت هناك.
غاصت النظرة.
أريانا.
تسند ظهرها إلى شجرة زيتون دون آلة العود، كما يتذكرها تماماً. ذكرياته، هذا الملاذ الذي يسمّيه الحب، هي عائلته المقربة التي احتضنته عند كل اضطراب أو جزع، وتركته ينساق للتهور والمخاطر، دون أن يستسلم لنشوة الزهو.
أريانا ترتدي ثوباً أبيض معقوداً عند الخصر بحزام جلدي، قدماها حافيتان، ساعداها سمراوان بضّان، هو يعرف ذلك. لا حاجة له لكي يلمسها، إنه يراها.
في شعرها الداكن حلّت ضيفة شذاها أثيري، زنبقة بنفسجية. لا حاجة له لكي يشمّها، إنه يراها.
أصبح قريباً من جلدها المبرغل الآن. حطّ على وجنتها، فبدا السطح واسعاً فجأة، رمش عينيه يداعبه. ولكن، عند طرف ثغرها هناك يريد أن يكون. عند تلك الزاوية، سيقضي باقي الأبدية بكل طيبة خاطر. في دفء كلماتها، في باطن صوتها. لا حاجة له لكي يسمعها، إنه يراها.

رقد داخل ابتسامة أريانا، بين شفاهها، متوارياً عن الآخرين، وترك السماء تندفع تحت جفنيه لآخر مرة.

Published January 22, 2024
© Specimen


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