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Homage to Philippe Rahmy
Ritratto

Ritratto

Written in Italian by Monica Pavani and Luciana Cisbani

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Fissione dello sguardo
di Monica Pavani

à mon frère Philippe, à Tanja

Ci sono autori che si lasciano tradurre e autori che ti intrappolano nella loro scrittura, rendendo te, che ti inoltri fra le insidie e le benedizioni delle parole – con il costante gravame dell’inadeguatezza – una figura intima, fraterna, familiare. Philippe appartiene a quest’ultima schiera: degli indispensabili, dei padri fondatori del linguaggio, scopritori di frasi vergini, mai dette prima.

In questo prezioso volumetto del 2010, Cellules souches (Cellule staminali), in dialogo con le immagini di Stéphane Dussel,Stéphane ha espresso il desiderio di accompagnare la selezione dei testi tratti da “Cellules souches” con immagini nuove rispetto a quelle presenti nella pubblicazione originale per “Mots tessons”, a segnalare il costante approfondirsi del dialogo con Philippe, e con la sua opera, che non smette di irradiare energia. (N.d.T.) il corpo-a-corpo con la morte, che tanto mi aveva sbalordita in Mouvement par la fin (Movimento dalla fine)Philippe Rahmy. “Mouvement par la fin. Un portrait de la douleur”, Cheyne 2005 (Movimento dalla fine. Un ritratto del dolore, traduzione di Monica Pavani, Mobydick 2008). (N.d.T.), si fa più scientifico, quasi programmatico, ovvero essenzialmente poetico.

In poche righe siamo scagliati nel laboratorio della vita: il nostro possibile scopo, la nostra nullità, il nostro feroce desiderio di essere diventano evidenza in vitro. A un tratto schiacciati e scagliati nell’immensità dell’universo, sentiamo liberarsi nei polmoni un respiro che appartiene alle nostre più lontane origini, non solo umane ma anche animali, inanimate. Con le parole, Philippe si costruisce – ci costruisce – una placenta protettiva e rivelatoria, che segnala un limite in ogni frase, ma al contempo innesca un big bang che abbatte ogni ostacolo, consegnandoci a una faticosa, quanto estatica, nascita.


Frutto e fiore
di Luciana Cisbani

La scrittura di Philippe Rahmy è il frutto e il fiore di una attenta disciplina. Da questa – chissà in che misura imposta dalla vita o sprizzante dal suo daimon – sembra prendere vita la dimensione linguistica di un raffinato autore-indagatore di interstizi umani e di derive sociali.

Cesellato come prosa poetica, il testo di Rahmy non è mai rassicurante. Certo. Ma come esserlo quando si decide, ad esempio, di condurre un’inchiesta sulle vittime di errori giudiziari negli Stati Uniti? Questo il soggetto del testo qui proposto, Pélican un roman américain, più precisamente un estratto in cui l’autore delinea uno scenario scabro (alla Steinbeck?) e i difficoltosi passi di un’indagine scomoda. Come la sua scrittura. Forse come la sua stessa esistenza.

Esile, in Rahmy, la linea che separa personale e sociale. In Allegra il dramma famigliare si incastona in uno scenario di terrorismo. O sono forse le derive di questo dramma sociale a insinuarsi negli scenari della vita personale? Quel che è certo, in Rahmy, è che la poesia dell’umano vince su tutto. E la pietas del suo sguardo, la sua superba anima resiliente, amalgamano il privato e il collettivo con una scrittura amorevolmente impietosa.

Tradurre Philippe significa imparare a stare in bilico tra il disciplinato pudore e l’entusiastico slancio vitale. Ed essergli, per questo, eternamente grati…

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Philippe Rahmy, nato a Ginevra nel 1965 da madre tedesca e padre franco-egiziano, è morto il 1° ottobre 2017. Ha vissuto a Londra e negli Stati Uniti. Soffriva di osteogenesi imperfetta, una rara malattia genetica chiamata “delle ossa di vetro”. Autore intenso e poliedrico, era molto attivo su siti letterari come remue.net, che ha contribuito a fondare. Delle sue numerose opere sono apparsi in italiano il diario in prosa poetica Movimento dalla fine. Un ritratto del dolore (Mobydick, 2009, traduzione di Monica Pavani), il racconto Loop Road (edito nell’opera collettanea Di blues in blues – Tre variazioni sul tema, I Dragomanni, 2017, traduzione della Scuola Estiva di Traduzione Castello Manservisi a cura di Luciana Cisbani) e il romanzo Allegra (Ortica Edizioni, 2017, traduzione di L. Cisbani), per il quale l’autore ha ricevuto il Premio svizzero di letteratura 2017. Di prossima pubblicazione anche la traduzione del resoconto di viaggio Béton armé (Éditions de La Table Ronde, 2013 e Collection Folio n° 5946, Gallimard, 2015) per le edizioni EDT.

Published March 13, 2018
© Monica Pavani 2018
© Luciana Cisbani 2018

Portrait

Written in Italian by Monica Pavani and Luciana Cisbani


Translated into French by Florence Courriol

Fission du regard
par Monica Pavani

à mon frère Philippe, à Tanja

Il y a des auteurs qui se laissent traduire et des auteurs qui vous prennent au piège de leur écriture, faisant de vous une figure intime, fraternelle, familière tandis que vous vous frayez un chemin entre les embûches et le bonheur des mots – et ce avec le poids constant de l’inadéquation. Philippe appartient à cette seconde catégorie : celle des écrivains indispensables, des pères fondateurs du langage, des découvreurs de phrases vierges, jamais écrites encore.

Dans le précieux petit volume paru en 2010 sous le titre de Cellules souches, qui dialogue avec les images de Stéphane DusselStéphane a exprimé le souhait d’accompagner la sélection des textes extraits de Cellules souches d’images nouvelles, différentes de celles qui étaient présentées dans la publication originale pour les éditions Mots tessons. Il a voulu souligner par là sa volonté d’approfondir continuellement le dialogue avec Philippe et avec son œuvre, qui ne cesse de diffuser son énergie.  (Note de Monica Pavani), le corps à corps avec la mort, qui m’avait vraiment stupéfaite dans Mouvement par la finPhilippe Rahmy. Mouvement par la fin. Un portrait de la douleur, Cheyne, 2005 (Movimento dalla fine. Un ritratto del dolore, traduit par Monica Pavani, Mobydick, 2008). (Note de Monica Pavani) se fait plus scientifique, presque programmatique, ou plutôt essentiellement poétique.

En quelques lignes, nous voici projetés dans le laboratoire de la vie : notre possible but, notre nullité, notre désir féroce d’être deviennent des évidences in vitro. Soudainement anéantis et projetés dans l’immensité de l’univers, nous sentons se dégager de nos poumons un souffle qui provient de nos origines les plus lointaines, non seulement humaines mais aussi animales, inanimées. Par les mots, Philippe se construit – et nous construit – un placenta protecteur et révélateur qui indique une limite à chaque phrase mais qui déclenche ipso facto un big bang à même de faire tomber tous les obstacles, nous conduisant ainsi à une naissance difficile tout autant qu’extatique. 


Le fruit et la fleur

par Luciana Cisbani

L’écriture de Philippe Rahmy est le fruit et la fleur d’une discipline consciencieuse. C’est de cette dernière – peut-être imposée par la vie, ou bien tout droit venue de son daimon – que semble naître la dimension linguistique de ce subtil auteur-investigateur des interstices humains et des dérives sociales.

Ciselés comme de la prose poétique, les textes de P. Rahmy ne sont jamais rassurants. C’est certain. Mais comment pourraient-ils l’être dès lors que l’on décide, par exemple, de mener une enquête sur les victimes d’erreurs judiciaires aux États-Unis ? C’est là le sujet du texte proposé ici à la lecture, Pélican un roman américain, et plus précisément un extrait dans lequel l’auteur esquisse un âpre tableau (à la Steinbeck ?) des étapes semées d’embûches d’une enquête qui dérange. Comme son écriture. Peut-être comme son existence elle-même.

La frontière qui sépare le personnel du social chez P. Rahmy est ténue. Dans Allegra, le drame familial vient s’enchâsser dans un contexte de terrorisme. À moins que ce ne soient les dérives de ce drame social qui s’insinuent dans les scènes de la vie personnelle ? Ce qui est certain, chez P. Rahmy, c’est que la poésie de l’humain triomphe toujours. Le regard plein de tendresse de l’écrivain, son âme superbement résiliente, amalgament privé et collectif grâce à une écriture amoureusement cruelle.

Traduire Philippe c’est apprendre à garder un équilibre entre une pudeur maîtrisée et un élan vital enthousiaste. Et lui en être éternellement reconnaissant…

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Philippe Rahmy, né à Genève en 1965 d’une mère allemande et d’un père franco-égyptien, est mort le 1er octobre 2017. Il a vécu à Londres et aux États-Unis. Il était atteint d’ostéogenèse imparfaite, une maladie génétique rare appelée aussi « maladie des os de verre ». Auteur d’une grande intensité et protéiforme, il a également contribué à fonder des sites de création littéraire comme remue.net. Parmi sa riche production, trois ouvrages sont parus en traduction italienne : son journal en prose poétique Movimento dalla fine. Un ritratto del dolore (Mobydick, 2009, traduit par Monica Pavani) ; sa nouvelle Loop Road (publiée dans le volume collectif Di blues in blues – Tre variazioni sul tema, I Dragomanni, traduite dans le cadre de l’École d’été de traduction de Castello Manservisi et supervisée par Luciana Cisbani, et enfin son roman Allegra (Ortica Edizioni, 2017, traduit par L. Cisbani), pour lequel l’auteur a reçu le Prix suisse de littérature en 2017. À paraître également aux éditions EDT, la traduction de son carnet de voyage Béton armé (Éditions de La Table Ronde, 2013 puis Collection Folio n° 5946, Gallimard, 2015).

Published Marc 13, 2018
© Monica Pavani 2018
© Luciana Cisbani 2018


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Specimen. The Babel Review of Translations e Suisse Pride dedicano all’autore recentemente scomparso un doppio ritratto a cura delle sue traduttrici Monica Pavani e Luciana Cisbani, che lo presentano a Milano domenica 25 marzo 2018 alle 16 nell’ambito di Book Pride (www.bookpride.net). Con il sostegno della Fondazione svizzera per la cultura Pro Helvetia.

Specimen. The Babel Review of Translations et Suisse Pride consacrent à l’écrivain récemment disparu un double Portrait, par ses deux traductrices Monica Pavani et Luciana Cisbani, qui viendront le présenter à Milan dimanche 25 mars 2018 à 16h dans le cadre du Book Pride (www.bookpride.net). Avec le soutien de la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia.


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